Immobilier

15/04/25

Le marché du crédit immobilier se relève lentement, offrant des opportunités aux primo-accédants

Après une année 2024 marquée par un ralentissement historique, le marché du crédit immobilier semble reprendre des couleurs en ce début d’année 2025. 

 

Si la dynamique reste modeste, quelques signaux permettent d’envisager un rebond progressif, à condition que les conditions de financement s’assouplissent. La société SOFIAP, filiale de La Banque Postale et de la SNCF, livre son analyse d’un marché encore sous tension.
 

Une légère reprise des prix… malgré des taux toujours élevés
Premier indicateur d’une reprise amorcée : les prix de l’immobilier repartent à la hausse. Au premier trimestre 2025, les valeurs affichent une progression de +0,3 % à l’échelle nationale. Paris reste en tête avec +0,7 %, suivie par les zones rurales qui enregistrent la plus forte augmentation (+1,1 %). Même les grandes agglomérations reprennent un peu de souffle.
 

Mais cette tendance s’inscrit dans un contexte de crédit tendu. « Le cours de l’OAT, qui conditionne l’évolution des taux, se maintient au-dessus de 3,20 %. Les emprunts sur 20 ou 25 ans s’établissent donc autour de 3,60 % à 3,70 % », indique Mickaël Le Nezet, président du directoire de SOFIAP.
 

PTZ : une bouffée d’oxygène pour les accédants modestes
Dans cet environnement encore contraint, l’élargissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) constitue une vraie bouffée d’air frais pour les ménages. Entrée en vigueur le 1er avril, la réforme permet désormais de financer jusqu’à 50 % du prix d’un bien immobilier pour les revenus les plus modestes. Un coup de pouce bienvenu à l’heure où le pouvoir d’achat immobilier reste sous pression.
 

Particularité de cette nouvelle version : l’éligibilité est élargie aux logements collectifs neufs partout en France, avec des quotités variant entre 20 % et 50 %. Les maisons individuelles neuves, exclues du dispositif en 2024, sont désormais éligibles avec une quotité allant de 10 % à 30 %.
 

Des exemples concrets d’économies
Les effets sont significatifs pour les emprunteurs :
• À Granville, un couple sans enfant gagnant 3 000 € par mois peut acquérir un appartement neuf à 150 000 €. Grâce à un PTZ de 60 000 €, leur mensualité baisse de 125 € (-15 %).
• À Albi, un jeune salarié au SMIC peut bénéficier d’un PTZ de 33 000 € pour une maison neuve à 120 000 €, allégeant sa mensualité de 80 € (-12 %).
• À Narbonne, une famille avec un enfant accédant à un logement à 190 000 € économise 100 € par mois grâce à un PTZ de 76 000 € (-9 %).
 

Un prêt aidé d’entreprise en complément
En parallèle, SOFIAP met en avant un autre levier encore trop peu connu : le prêt subventionné par l’employeur. Ce dispositif permet aux salariés d’augmenter leur capacité d’emprunt, indépendamment du zonage ou des ressources.
 

« À mensualité constante, un point de taux d’intérêt en moins équivaut à un gain d’environ 10 % sur le budget global », rappelle Mickaël Le Nezet. Concrètement, pour un prêt de 100 000 € sur 20 ans, une prise en charge d’1 % par l’employeur permettrait au salarié d’emprunter jusqu’à 109 300 €, et 111 400 € sur 25 ans. Ce soutien est cumulable avec le PTZ, sous réserve d’éligibilité.
 

Vers une reprise encadrée mais prometteuse
Alors que les besoins en logements ne cessent d’augmenter — notamment sous l’effet du vieillissement de la population et de l’essor des familles monoparentales — les signaux sont encourageants. La combinaison d’un PTZ élargi et de dispositifs complémentaires comme les prêts aidés d’entreprise pourrait faciliter le retour des primo-accédants sur le marché.
 

Reste à savoir si cette reprise naissante survivra aux aléas monétaires et aux incertitudes économiques. Mais pour SOFIAP, une chose est sûre : 2025 pourrait bien être l’année du redémarrage, à condition de maintenir les soutiens à l’achat.